Joao Selva, le Brésil
La nouvelle vague du Brésil sur Seine Joao [...]
Tempo latino s’est installé à Vic-Fezensac depuis 1994. Une longévité qui ne doit pas masquer les difficultés de maintenir un tel rendez-vous estival, qui conjugue nouvelles pistes à suivre et talents confirmés. Retour d’expérience avec Éric Duffau, son fondateur et directeur.
La première édition programmait Yuri Buenaventura, qui revient aujourd’hui. Cultivez-vous une certaine idée de la permanence dans votre programmation ?
Éric Duffau : En 1994, il était au chant, au sein du big band Mambomania, et pour cette trentième, ce sera sa huitième présence à Tempo. Alors oui, on peut parler de permanence et de fidélité aux artistes qui ont toujours su donner de leur talent et de leur générosité, avec des nouveaux projets artistiques à présenter. C’est une reconnaissance et un accompagnement qui méritent d’être soutenus.
Comment a évolué la perception de la musique latino en France ? Et comment avez-vous fait évoluer le festival ?
E.D. : Après de nombreuses années d’observation d’un ensemble de festivals et d’évènements, je pense que ces styles musicaux et ces artistes ont trouvé une place à part, en dehors de l’appellation de musique exotique ou tropicale qui m’a toujours fortement déplu. Depuis sa première édition, ce festival des rythmes (Tempo) et de leurs origines (Latino), existe pour les artistes, en priorité absolue !
Cette année le Brésil occupe une bonne place sur l’affiche…
E.D. : Dans le contexte de l’année du Brésil en France, j’ai pensé que dédier une soirée à des artistes brésiliens qui ont eu le courage ou le besoin de venir s’installer en France n’était que respect et soutien fraternel de notre part. Joao Selva était déjà venu au Tempo’Off et Flavia Coelho, par sa personnalité et son parcours, a été conviée à partager la scène avec lui dans forme d’évidence. Participent aussi Fernando Del Papa et la perle rare de cette édition, Rogê, en duo avec Stéphane San Juan.
Qui dit musiques latino pense danse. Quelle place occupe la danse dans ce festival ?
E.D. : À Tempo Latino, ce sont d’abord des concerts, avec des artistes qui jouent, chantent, racontent leurs origines, leur vie, leurs émotions. Le public écoute, partage, s’enthousiasme, participe et danse – pour certains. Une partie du public peut en outre se perfectionner ou découvrir des pratiques de danse par nos stages, qui rassemblent de nombreux participants.
Le Off est spécialement étoffé cette année. Comment s’articule-t-il par rapport au In ?
E.D. : Je programme le Off depuis toujours : c’est une composante indispensable du festival qui nous permet d’élargir la palette musicale de chaque édition par des découvertes à proposer au public, qui vient s’imprégner de l’atmosphère générale de Tempo. Le Off par ses deux scènes, au Cap Tempo et à La Conga, est un laboratoire d’observation de nombreuses formations, que l’on a plaisir à faire découvrir.
Le Off invite nombre de DJ… À travers les platines, est-ce une manière de convertir les plus jeunes aux versions latines ?
E.D. : La programmation des DJ permet d’élargir encore un peu plus la palette musicale de ce que nous allons pouvoir écouter. L’ensemble des DJ qu’on est heureux et fiers de présenter à Tempo sont des dénicheurs et des transmetteurs de styles musicaux. Je ne cherche pas des ambianceurs, je cherche des personnalités qui ont une oreille, de grandes connaissances musicales, historiques, voire ethnologiques, et qui ont le savoir-faire pour les associer lors d’une soirée à l’ensemble de la programmation. Il est important de réserver des espaces-temps à ces professionnels qui nous font tous les ans découvrir des pépites rares…
Propos recueillis par Jacques Denis
https://www.tempo-latino.com
La nouvelle vague du Brésil sur Seine Joao [...]