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Focus -316-Johanny Bert éclaire les multiples possibles de l’amour à la Maison des métallos
Ancré dans le contemporain, son théâtre met en jeu un rapport fort à la matière, aux corps, aux objets marionnettiques. Le metteur en scène Johanny Bert présente Le Processus et La (nouvelle) Ronde, ses deux derniers spectacles, à la Maison des métallos.
Qu’est-ce qui se situe au centre du programme que vous avez imaginé pour la Maison des métallos ?
Johanny Bert : Cette invitation est liée au cycle de spectacles sur lequel je travaille depuis 2019, année où j’ai créé un cabaret dégenré : Hen. Intitulé Amour(s), ce cycle comprend également Le Processus, un texte pour adolescents et adolescentes sur le thème de l’avortement écrit par Catherine Verlaguet et interprété par Juliette Allain, ainsi que La (nouvelle) Ronde, une transposition contemporaine de la pièce d’Arthur Schnitzler signée Yann Verburgh. Ces deux spectacles constituent le cœur de ma présence aux Métallos. Pour les accompagner, j’ai imaginé une série de propositions explorant, elles aussi, les différentes façons de vivre une relation amoureuse, avec des représentations de corps, de genres, de sexualités qui ne sont pas souvent montrées au théâtre.
L’amour dont vous parlez renvoie-t-il davantage aux relations charnelles ou aux sentiments amoureux ?
J.B. : Il renvoie vraiment aux deux. On vit dans une société où les plaisirs du corps sont soit intimement liés aux sentiments, soit totalement séparés d’eux.
C’est ce clivage que j’ai eu envie d’interroger, ainsi que les différents types d’amour, les différentes identités de genre… Pour moi, la liberté d’être qui l’on est, de vivre son amour sans se cacher, sans se sentir discriminé, quel que soit son genre, quelle que soit son identité, est une chose essentielle.
C’est d’ailleurs la thématique principale de La (nouvelle) Ronde…
J.B. : Oui. Ce spectacle reprend la structure de La Ronde de Schnitzler en la réinventant pour notre époque. Yann Verburgh a imaginé des personnages qui vivent aujourd’hui. Ils et elles ont des sexualités différentes, des genres différents, des âges différents des personnages créés par Schnitzler. Pour nourrir l’écriture de ce spectacle, nous avons rencontré une dizaine de personnes, âgées de 20 à 70 ans, qui nous ont raconté leurs façons de vivre l’amour. Ces témoignages variés nous ont permis d’échapper aux clichés, de nous situer au cœur de la sensibilité humaine. Pour mettre en scène La (nouvelle) Ronde, j’ai choisi, comme souvent, d’utiliser l’univers de la marionnette. Le décalage que crée l’utilisation de corps délégués permet d’aller beaucoup plus loin dans la transposition des relations intimes qui se jouent entre les êtres.
Manuel Piolat Soleymat
La (nouvelle) Ronde, les 7, 8, 15 et 16 décembre 2023.
Le Processus, le 14 décembre.
Tél. : 01 47 00 25 20.