Adélaïde Ferrière, la percussion polyvalente

Mélange de transcriptions de Bach et Haendel avec des pièces contemporaines, le solo qu’Adélaïde Ferrière présente fin juin au Festival des Abbayes, dans les Landes, est un condensé de son travail sur le répertoire de son instrument. « La difficulté de constituer une monographie au marimba constitue une opportunité pour multiplier les passages entre les esthétiques. Cette liberté d’aller d’un univers à l’autre marche particulièrement lors des festivals d’été, pour un auditoire élargi au-delà de celui qui a l’habitude des salles de concerts. C’est aussi un moyen de casser l’image très verticale et rythmique généralement associée à la percussion, et d’en faire découvrir une approche plus intime, avec une sonorité plus délicate et poétique. Composer un récital de marimba, comme on le ferait pour le piano, s’inscrit dans ma volonté de contribuer à la dimension soliste de l’instrument. »

La musique baroque, un répertoire de choix pour les transcriptions

À l’instar de la version pour deux vibraphones d’un concert de Bach dans les Landes et du florilège au marimba pour le Festival Musique à la Source, le répertoire baroque pour clavier occupe une place de choix dans les transcriptions interprétées par Adélaïde Ferrière. « Il y a une certaine évidence dans les transpositions du clavier au marimba, par exemple la gestion des timbres, des deux mains ou la question du toucher. L’adaptation de l’un à l’autre est essentiellement une réduction des doigts aux baguettes, et à cet égard, la virtuosité moins spécifiquement pianistique à l’époque baroque rend plus naturel le passage d’un instrument à l’autre. » Mais le piano peut aussi être un partenaire de choix, comme ce sera le cas à Colmar aux côtés d’Alain Altinoglu dans la Carmen Fantaisie de Sarasate, qu’elle enregistrera, avec la Rhapsodie in blue de Gershwin, pour une sortie digitale en fin d’année avec l’Orchestre Dijon-Bourgogne, où Adelaïde Ferrière est en résidence.

Gilles Charlassier