Escale au Japon

La saison culturelle Japonismes 2018 est une heureuse occasion pour découvrir des projets inédits en France. Le Théâtre National de la Danse ouvre ses portes à un art théâtral japonais ancestral qui intrigue et passionne les amoureux du mouvement. Porté par des acteurs, le kabuki rassemble effectivement le jeu, le chant et la danse dans un art extrêmement codifié, aux présences corporelles étonnantes. C’est un véritable événement que de pouvoir ici accéder à deux pièces issues du répertoire traditionnel, portées par la compagnie Shochiku et les véritables stars japonaises Nakamura Shidô II et Nakamura Shichinosuke II.

Une passerelle France-Japon

Côté contemporain, Chaillot a choisi le must : Saburo Teshigawara est un des plus emblématiques représentants de la scène japonaise depuis de nombreuses années. Porteur d’une danse virtuose mais jamais bavarde, dans un environnement scénique sonore et lumineux toujours bien léché, le chorégraphe livre ici sa version de l’Idiot de Dostoïevski, qu’il porte en duo avec Rihoko Sato. Une démarche intéressante pour un artiste qui ne verse jamais dans la narration. Enfin, un programme spécifique témoignera d’une interaction entre la France et le Japon : sous l’impulsion de Dominique Hervieu, directrice invitée de la Triennale de Yokohama 2018, des chorégraphes français rencontrent la fine fleur du hip hop japonais. Dans ce programme de trois pièces courtes, on verra le travail des Tokyo Gegegay dans une variation autour des années lycée, avec ce qu’il faut d’excentricité et de folie. Cinq interprètes japonais seront ensuite les danseurs des créations de Jann Gallois puis de Kader Attou.

N. Yokel