Théâtre - Entretien

Denis Lafaurie / Les Cévennes accueillent le monde

Denis Lafaurie / Les Cévennes accueillent le monde - Critique sortie Théâtre Alès Le Cratère


Région / Alès / Festival

« J’ai voulu affirmer une conception plus humaniste de l’international. »

Quelle est l’histoire de ce festival ?

Denis Lafaurie : Il est né en 1999 ; il a aujourd’hui dix-huit ans. Je dirige la scène nationale d’Alès depuis 1991. Je voulais m’adresser à l’ensemble de la population, avec l’envie d’aller au-delà du cercle des habitués du théâtre. Or, j’avais fréquenté le festival d’Aurillac, et Michel Crespin, son fondateur, m’avait fait découvrir la richesse des arts de la rue et le nombre de talents artistiques émergents qui y inventaient des formes novatrices. Je ne voulais cependant pas reproduire Aurillac à Alès. Je voulais quelque chose de nouveau, d’inédit, qui sélectionne parmi les écritures des arts de la rue. Et je voulais surtout un festival qui ne soit pas seulement un événement d’animation, relevant du folklore ou de la féria, ou pire, de la sortie consumériste de fin d’après-midi… Et ça a pris tout de suite ! En Languedoc-Roussillon, il n’y avait pas de festival des arts de la rue.

Quelle est sa particularité ?

D. L. : Au début, nous choisissions une thématique nouvelle chaque saison. Mais cette manière de faire s’est épuisée au bout de quelques années, et nous voulions travailler plus largement encore avec les équipes novatrices des arts de la rue. Il y a cinq ans, nous avons pris le virage de l’international. Alès est une ville industrielle, dont les entreprises exportent un peu partout dans le monde. Mais il y a un côté de la mondialisation qui échappe aux habitants. J’ai voulu affirmer une conception plus humaniste de l’international, convaincu qu’on se voit mieux à travers l’autre, qui est toujours une richesse. L’Europe a du mal à s’affirmer car on n’en voit que les aspects économiques. En même temps, je ne voulais pas non plus que notre festival devienne une foire, un marché, même si ce petit festival est devenu une référence et un lieu d’échanges et même si nos productions commencent à s’exporter. Cette manifestation se construit à hauteur de la ville, elle doit lui appartenir. Il s’agit de rester à dimension humaine et de se construire sur le long terme, tout en travaillant en réseau avec d’autres festivals européens.

Pourquoi avoir choisi de sortir de la ville ?

D. L. : Je reçois beaucoup de propositions, mais il est difficile de toutes les installer à Alès. Or, nous sommes à côté des Cévennes, où regorgent les espaces intéressants, la montagne, les rivières, les lacs, les villages. Nous avons donc voulu continuer le développement de ce festival en choisissant des sites propices à la création artistique : cette année, nous irons au lac de Massillargues-Atuech, nous prendrons le train à vapeur des Cévennes, avant de revenir en ville pour un magnifique embrasement final !

Catherine Robert

 

A propos de l'événement


Denis Lafaurie / Les Cévennes accueillent le monde
du mardi 28 juin 2016 au samedi 2 juillet 2016
Le Cratère
Place Henri Barbusse, 30100 Alès, France

(3 jours dans les Cévennes, à Anduze et Corbès, les 28 et 29 juin, et à Massillargues-Atuech, le 30 juin ; 2 jours au centre d’Alès, les 1 et 2 juillet). Tél. : 04 66 52 52 64. Site : cratere-surfaces.com


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