Théâtre - Entretien

Danse Delhi d’Ivan Viripaev, mise en scène de Gaëlle Hermant

Danse Delhi d’Ivan Viripaev, mise en scène de Gaëlle Hermant - Critique sortie Théâtre saint denis Théâtre Gérard Philipe


texte de Ivan Viripaev / mes Gaëlle Hermant

Est-ce difficile de résumer une pièce d’Ivan Viripaev  ?

Gaëlle Hermant  : Oui. Parce qu’Ivan Viripaev aime perdre les spectateurs pour mieux renouveler leur écoute et les tenir en haleine. Dans Danse Delhi, il propose sept variations sur la même pièce. Ses personnages, réunis dans une salle d’attente d’hôpital de quartier, apprennent à chaque fois la nouvelle d’une mort. Et à chaque fois, Viripaev répète la même action en la transformant, en nous propulsant dans un nouvel espace-temps. Même s’il s’agit d’un deuil, il crée une comédie avec une belle mécanique de jeu, des quiproquos, des personnages qui ne se comprennent plus, en proie à leurs problèmes, leurs refoulements…

D’où vient le titre  ?

G.H.  : L’un des personnages, Catherine, une ex-danseuse de ballet, s’est rendue en Inde, où, sur un marché, elle dit avoir découvert toute la misère du monde. Elle s’est alors brûlée avec un morceau de fer chauffé à blanc pour partager cette douleur. A partir de cette situation, elle a créé une danse, Danse Delhi, dont tout le monde parle comme d’un moment sublime. La pièce traite du rapport de l’humain à la douleur, de sa capacité à éprouver de la compassion, et du rôle de l’art dans un tel contexte.

« La pièce traite du rapport de l’humain à la douleur, de sa capacité à éprouver de la compassion. »

Qu’est-ce qui vous a donné envie de monter ce texte  ?

G.H.  : La construction dramaturgique m’a beaucoup séduite. Par ailleurs, je suis issue d’une famille de médecins et j’ai souvent réfléchi à ce parallèle entre la médecine et le théâtre, à propos de l’écoute de l’autre, de la question de la compassion. La dimension intergénérationnelle de cette pièce m’intéresse aussi.  De même que la dimension musicale du texte, écrit comme une véritable partition.

Quels seront les axes de direction de votre mise en scène  ?

G.H.  : Des morceaux de musique créés par  Viviane Hélary viendront ouvrir chacune des sept pièces. L’objectif est de mettre en place pour chaque version une couleur, une rythmique, qui influenceront la suite.  Chaque morceau crée une respiration permettant au spectateur de s’ouvrir à  de nouveaux possibles pour la variation suivante. Sur scène, on modifiera les perspectives au cœur d’un labyrinthe coloré, où les sept personnages, six femmes et un homme, deviendront de plus en plus flous.

Propos recueillis par Eric Demey.

A propos de l'événement


Danse Delhi d’Ivan Viripaev, mise en scène de Gaëlle Hermant
du jeudi 5 novembre 2020 au dimanche 22 novembre 2020
Théâtre Gérard Philipe
59 Bd Jules Guesde, 93200 Saint-Denis

du lundi au samedi, le dimanche à 16h. Relâche le mardi et le 11 novembre. Tel  : 01 48 13 70 00.


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