« Dancing in Your Head(s) » et « Rituels », deux nouveaux albums de l’Orchestre National de Jazz de Frédéric Maurin

Pourquoi ce choix d’une double sortie ? Pour frapper les esprits ?

Frédéric Maurin : Notre souhait était de donner à entendre diverses esthétiques à travers ces deux répertoires créés en 2019 au cours de la première année de mon mandat. Ces disques présentent deux facettes très différentes de l’orchestre. L’une en live autour d’un répertoire qui est une relecture de la musique d’Ornette Coleman et d’autres musiciens de sa galaxie, intitulée Dancing in Your Head(s),  avec une version plus électrique de l’orchestre. L’autre, dans une version studio, présente un répertoire original composé par Ellinoa, Sylvaine Hélary, Grégoire Letouvet, Leïla Martial et moi-même. Dans cet album intitulé Rituels, nous avons écrit une musique inspirée de textes de différents folklores anciens présents dans un incroyable recueil intitulé Les Techniciens du Sacré et nous l’avons jouée dans une version acoustique de l’orchestre, incluant un quatuor à cordes et un chœur à 4 voix.

« L’ONJ représente, je l’espère, la richesse de ce que l’on appelle le jazz aujourd’hui.»

Qualifieriez-vous votre projet pour l’ONJ de radical ? 

F.M. : L’ONJ représente, je l’espère, la richesse de ce que l’on appelle le jazz aujourd’hui. Je ne pose pas la question en termes de radicalité, mon objectif est plutôt que cet orchestre, qui est le seul qui fonctionne sur ce modèle dans le monde, puisse amener un grand nombre de spectateurs et d’auditeurs vers ces musiques parfois sous-représentées au sein des scènes pluridisciplinaires et plus globalement dans les médias. Cela sans aucune concession artistique bien évidemment. C’est aussi pour cette raison que, fin 2019, nous avons créé pour la première fois de l’histoire de l’ONJ un spectacle jeune public : Dracula.

Quel premier bilan faites-vous de votre action à la tête de l’ONJ ?

F.M. : Je suis très heureux de nos trois premiers programmes. Par ailleurs les deux disques qui viennent de sortir reçoivent un excellent accueil de la part des professionnels avec de très nombreuses distinctions. Nous avons déjà mis en œuvre une grande partie de ce que je souhaitais réaliser avec l’ONJ, par exemple la création de l’Orchestre des Jeunes de l’ONJ dès la fin 2018. Cet orchestre entamera sa troisième saison en fin d’année. Nous avons aussi mis en place un large panel d’actions de médiation culturelle.  Et en ce qui concerne la création, nous suivons la feuille de route que j’avais proposée à mon arrivée…

Propos recueillis par Jean-Luc Caradec