Blackbird

Una (Sarah Lefèvre) retrouve Alex (Jérôme de Falloise) après 15 ans de séparation. Obscur et dérangeant, le passé qui lie les deux personnages nous transporte vers une histoire d’amour entre la fillette de 12 ans et le quadragénaire qu’ils étaient lorsqu’ils se sont vus pour la dernière fois. Mais une enfant de cet âge peut-elle vraiment aimer un homme qui pourrait être son père ? Et cet homme a-t-il le droit de s’abandonner à une telle liaison ? Doit-on croire Alex lorsqu’il assure qu’il n’a jamais aimé d’autre enfant qu’Una ?… Blackbird est une plongée dans les eaux troubles d’une relation qui suscite une foule de questions, une foule de sentiments nébuleux et contradictoires.

Un spectacle brut qui souhaite s’inscrire dans le réel

« Nous souhaitons créer un spectacle brut qui s’inscrive dans le réel, déclarent les trois co-metteurs en scène de Blackbird. (…) Le rapport de proximité avec le public est au centre de notre démarche : le spectateur a les pieds sur la scène, il peut voir les moindres frémissements de Alex et Una, entendre leur respiration, il est si près d’eux qu’il ne peut fuir ce qui arrive sous ses yeux… » Se lançant dans une quête de vérité lors de laquelle les évidences viennent buter sur la relativité des points de vue et des contextes, les membres du collectif belge Impakt cherchent à créer une version dense et épurée de la pièce de David Harrower. Une version qui nous amène à nous interroger sur « l’exercice de l’autorité et du pouvoir », sur « la complexité du réel ».

Manuel Piolat Soleymat