Yvan Vaffan

La horde surgit sans doute de quelques lointains voyages. Des hommes et des femmes se frôlent, se frottent, se cognent ou se coursent et se caressent. La danse tantôt s’ébroue joyeusement en menus gestes quotidiens, se lâche par salves animales, tantôt s’apaise en douces étreintes, s’évade en errances solitaires. Ainsi va la vie et ses infinis détours. Partant sur les traces d’un mystérieux Yvan Vaffan, danseur qui abandonna le pas de deux à l’Opéra d’Istanbul, Jean-Claude Gallotta imagine les mœurs et les rites d’une étrange tribu, si proches des nôtres…. Créée en 1984 et portée à merveille par les onze interprètes, la pièce a gardé tout son éclat, fait de l’alliage solide d’un mouvement pleinement incarné et d’une étonnante théâtralité. Près de trente ans après, le chorégraphe a creusé « cette même veine tout en cherchant en elle d’autres ressorts secrets, pour mesurer sa capacité à dialoguer librement avec l’époque ». « Je crois que la danse, c’est son lot, a toujours ce travail à faire, de renaitre inlassablement. » ajoute-t-il. C’est ainsi qu’elle reste vivante.

Gw. David