Yuri Temirkanov dirige l’Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg, avec Beatrice Rana en soliste.

L’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg est un joyau parmi les formations russes et internationales. La rareté de ses apparitions à l’Ouest, quand Evgeny Mravinski en était le patron, ne faisait que renforcer les liens fascinants qu’il tissait entre la musique et l’histoire contemporaine. Il a juste perdu de son mystère depuis la dislocation de l’empire soviétique, héritant en Youri Termirkanov d’un chef admirable dans toutes les œuvres qu’il aborde. Les entendre dans un programme moins habituel que celui dans lequel il est trop souvent enfermé est une aubaine. Temirkanov est un sorcier qui manie l’orchestre comme personne, qui fait montre d’une conception organique des tempos, du rythme, des phrasés, de la dynamique qui, certains soirs, peut confiner au génie. Il est aussi un accompagnateur hors pair qui devrait porter la magnifique pianiste italienne Béatrice Rana vers des sommets d’inspiration chambriste dans le Concerto en la mineur de Schumann.

Alain Lompech