Yuja Wang

Si on s’est délecté au printemps dernier du coup d’envoi de la résidence du Mahler Chamber Orchestra au Festival de Saint-Denis, on se réjouit avec le même enthousiasme de retrouver dès cet automne, sur une scène parisienne, cette formation d’excellence fondée par le regretté Claudio Abbado en 1997. Les deux programmes à l’affiche de la saison de la Fondation Vuitton sont conçus autour de la personnalité électrisante de la jeune pianiste chinoise Yuja Wang. Musicienne brillante et spectaculaire, aux mains immenses, fines et fiévreuses, aux tempos survitaminés et au physique de lolita sexy, Yuja Wang suscite autant l’adhésion d’un large public sensible à son tempérament (admiration dont témoignent les scores de ses vidéos YouTube…) qu’elle agace les mélomanes les plus puristes et traditionnels… Mais à l’heure de vérité du concert, Yuja Wang sait faire taire (presque) toutes les mauvaises langues. A la Fondation Vuitton, elle jouera au fil de ces deux concerts les deux premiers et juvéniles concertos de Beethoven, qui lui siéent à merveille, mais aussi, en solo, l’Andante spianato et Grande polonaise brillante opus 22 de Chopin, tandis que l’orchestre de son côté interprètera seul en scène l’ouverture de Don Giovanni de Mozart et la Suite Pulcinella de Stravinsky.

J. Lukas