Wim Vandekeybus

« J’ai une imagination catastrophique » avoue Wim Vandekeybus, l’?il
pétillant. Voilà vingt ans en effet que le chorégraphe flamand projette à même
le corps la sauvagerie dionysiaque de ses visions qui tiennent autant du conte
fantastique que des mirages de l’inconscient. Coups de foudre, étreintes
survoltées, échauffourées charnelles : chez lui, les assauts de la chair dictent
leurs lois et consument les âmes avec une animalité farouche, toute honte bue.
Cet ancien étudiant en psychologie, devenu photographe, puis chorégraphe après
un passage chez Jan Fabre, a souvent intégré des séquences filmées sur la scène.
Il imprime sur la pellicule la même urgence que dans sa danse. Loin de se
contenter de captations de spectacles, ses films fusionnent langage
cinématographique et chorégraphique. « Quand je filme, je voudrais retrouver
l’instinct, la nécessité du mouvement, certainement pas le jeu. C’est une
manière de retrouver la pureté » explique-t-il.

Traquer le mystère du vivant

La rétrospective que présente le festival Côté court permet de découvrir le
talent du cinéaste Vandekeybus, depuis ses premières vidéos-danses en 1990
jusqu’au magnifique Blush en 2005. Ces quelques quatorze titres retracent
l’itinéraire esthétique d’un artiste qui a toujours cherché à définir ses
propres limites et traqué sans relâche le mystère du vivant. Soit plus qu’un
parcours : l’affirmation d’un style et pulvérise les conventions du grand écran
comme du plateau.

Gwénola David

Festival Côté court, du 27 mars au 6 avril, 104 avenue Jean Lolive 93500
Pantin. Rens. : 01 48 91 24 91 /
www.cotecourt.org