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Vera, de la grandeur à la chute

Vera, de la grandeur à la chute - Critique sortie Théâtre Paris Théâtre des Abbesses


Théâtre de la Ville / de Petr Zelenka / mes Marcial di Fonzo Bo et Elise Vigier

Qui est Petr Zelenka ?

Marcial di Fonzo Bo : C’est un auteur tchèque qui vit et travaille à Prague. Il vient du scénario, est également réalisateur. En France, il a été découvert avec Petites histoires de la folie ordinaire il y a quelques années. A Caen, avec Elise Vigier, nous cherchons à faire connaître des écrivains européens d’aujourd’hui, dont l’écriture porte sur des problématiques contemporaines. Or, Vera est un grand pamphlet politique, très drôle et très vivant, avec une forme accessible à tous et joyeuse.

Que raconte Vera ?

M.F.B. : Vera, personnage interprété par Karin Viard, est une directrice d’une agence de casting pour comédiens à Prague. Son entreprise est au sommet, si bien qu’elle fusionne avec une autre agence, plus grande encore, basée en Grande-Bretagne. Et pour Vera, ce sera comme se marier avec le diable. Démarre alors une longue chute, où Vera sera dévorée par le système néo-libéral qui la conduit à tout perdre.

 

« Vera est un grand pamphlet politique, très drôle et très vivant. »

 

Quelles sont les caractéristiques de l’écriture de Zelenka ?

M.F.B. : C’est une écriture plutôt simple, peu stylisée. Une forme proche du théâtre anglais avec des dialogues qui pourraient être ceux d’un scénario, des tableaux courts, rapides, avec des ellipses. Si ses méthodes d’écriture empruntent au cinéma, on ne fait pas semblant de faire du cinéma au théâtre. Cinq acteurs interprètent une vingtaine de personnages autour de Karin. Marc Lainé, qui réalise la scénographie, fabrique de son côté une machine à produire des images car, en toile de fond de cette histoire, il y a aussi la question du métier d’acteur.

Pourquoi avoir choisi Karin Viard pour interpréter le personnage éponyme ?

M.F.B. : Il y a dans ce texte une démesure qui peut faire penser à Gogol, et l’histoire propose aussi une grande fable qui s’inscrit dans une tradition brechtienne. C’est un théâtre qui rentre de plain-pied avec le public. C’est la troisième fois qu’on travaille avec Karin et dès la lecture de la pièce, j’avais l’impression que ce rôle lui avait été écrit sur mesure. Par ailleurs, le choix de Karin fait que le public vient aussi pour la voir. Et en prenant le rôle d’une célébrité qui échoue, il nous semble que cela apporte quelque chose de plus encore à la pièce, dans une forme de distanciation, en conservant un rapport au réel.

Propos recueillis par Eric Demey

A propos de l'événement


Vera, de la grandeur à la chute
du jeudi 23 mars 2017 au samedi 8 avril 2017
Théâtre des Abbesses
31 Rue des Abbesses, 75018 Paris-18E-Arrondissement, France

Du 23 mars au 8 avril à 20h30, le dimanche 26 mars à 15h, relâche le 27 mars. Tel. : 01 42 74 22 77.


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