Avignon

Tragédie moderne

Tragédie moderne - Critique sortie Avignon / 2011


Que raconte la pièce ?
Jaques Martial : C’est une quête et une enquête presque policière. Trois femmes sont assises dans un jardin public. L’une s’écrit : « Ma fille a disparu ! ». Le bébé et le landau ont disparu et c’est à leur recherche que les trois femmes vont se livrer, en une quête qui évolue au cours de l’intrigue. On pourrait presque croire qu’il s’agit d’un fait divers d’aujourd’hui, mais ce n’est pas du tout ce dont il s’agit. Est-ce un vrai jardin ? Quelle est la quête dont on nous parle ? Entre comédie et drame, on se dirige vers une tragédie retrouvée. Chaque personnage, à travers sa quête singulière, fait écho chez le spectateur. Il n’y a pas une vérité : tous les possibles semblent s’ouvrir. Il n’y a pas une réponse, il y a un questionnement.
 
« Un souffle auquel on ne s’attend pas a priori dans du théâtre contemporain. »
 
Pourquoi avez-vous choisi de reprendre ce spectacle à Avignon ?
J. M. : Ce spectacle a continué de vivre depuis sa création. Je n’ai pas eu l’occasion de le reprendre depuis, mais il s’agit d’un texte majeur auquel je tiens énormément, et je crois qu’il faut qu’il soit vu par un grand nombre de spectateurs. Pliya y renoue avec quelque chose qu’on a beaucoup de mal à créer dans le théâtre contemporain : quelque chose de l’ordre de la tragédie retrouvée qui interroge notre destin. Avec cette pièce, il trouve ce chemin sans passéisme, et noue notre modernité à cette dimension rituelle et sacrée du théâtre. Moderne dans son écriture, Pliya arrive à imprimer un souffle auquel on ne s’attend pas a priori dans du théâtre contemporain et qui est assez rare dans l’écriture d’aujourd’hui. Il invente un nouveau mythe en interrogeant le devenir de l’humain à travers la maternité. On a aujourd’hui la liberté de choix, la liberté d’engendrer : cette nouvelle dimension n’existait pas jusqu’à il y a cinquante ans, et en cela, quelque chose a changé. Ce texte, qui parle du désir de maternité, parle aussi du destin de l’histoire humaine à travers cette liberté de choix.
 
Pourquoi avez-vous choisi de jouer au Théâtre des Halles ?
J. M. : Le Théâtre des Halles est un lieu avec une magnifique programmation. J’ai noué un vrai lien artistique avec Alain Timar et ce lieu. Nous nous retrouvons sur les mêmes exigences. C’est la deuxième fois que j’y suis accueilli, et à chaque fois, l’aventure est intense, autour de textes rares.
 
Propos recueillis par Catherine Robert

Avignon Off. Cannibales, de José Pliya, mise en scène de Jacques Martial. Du 7 au 29 juillet 2011 à 14h (relâche le 17 juillet). Théâtre des Halles, rue du Roi René. Tél. : 04 32 76 24 51.

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