Toumani Diabaté

Ali Farka Touré, guitariste originaire de la région de Tombouctou, et Toumani Diabaté, virtuose de la kora natif de Bamako, étaient faits pour dialoguer. Entre eux, il y avait une histoire de cordes sensibles, un phrasé nourri du feeling du désert et des grandes épopées, un son enraciné dans cet empire de sens qu’est le Mali. C’est cela que célébrait « In the heart of the moon », un disque né de leur rencontre autour d’un classique, « Kaira ». Enregistré à l’hôtel Mandé de Bamako, ce duo va coucher un enregistrement mythique, le symbole de l’entente parfaite entre ces deux visions d’une même tradition, un dialogue instruit en toute intimité sur l’autel de l’amitié. Tant et si bien que l’aventure se prolongea moins d’un an plus tard, en 2005, aux Livingston Studios de Londres. Cette fois, un complice, le contrebassiste cubain Cachaïto Lopez, se glissa dans leur intimité artistique, sans rompre le charme de leur sérénité acoustique. Bien au contraire. Sorti en début d’année, un recueil intitulé « Ali & Toumani » en témoigne. Las, depuis seul le cadet Toumani a survécu aux aléas de la vie. D’où la tournée, baptisée « Ali Farka Touré Variations », où il rendra le plus vibrant, le plus juste hommage à son aîné : en remettant sa musique en scène, entouré d’un ensemble de virtuoses mandingues et d’un as de la six-cordes qui a déjà eu l’heur de jouer dans les maquis du Mali : M.