Théâtre - Entretien

Thierry Gibault

Thierry Gibault - Critique sortie Théâtre


Quelle est la genèse de ce spectacle ?
Thierry Gibault : Au moment où est née l’idée de ce spectacle, je travaillais beaucoup avec Didier Bezace, au Théâtre de la Commune. Dans une autre vie, j’avais fait des études horticoles et je lui racontais des petites anecdotes sur les plantes qui l’amusaient beaucoup. Un jour, il a organisé un cabaret au Théâtre de la Commune sur le thème des rapports entre masculin et féminin et il m’a proposé d’inventer une petite forme qui raconterait aux spectateurs la sexualité des plantes. A partir de cette première étape, le spectacle s’est développé et a été repris.
 
Qu’avez-vous voulu raconter dans ce spectacle ?
T. G. : Comme je m’intéresse aussi au ciel et aux étoiles, j’ai décidé de partir bien en amont de l’apparition de la sexualité. Comment la terre, la vie sont-elles apparues ? Ce spectacle n’est pas une conférence même si les éléments scientifiques qu’il contient sont justes. C’est un personnage de théâtre qui entre sur scène avec une valise et déballe l’histoire du vivant. Cette espèce d’autodidacte émerveillé par le vivant se raconte lui-même et parle des hommes, même s’il ne le fait pas directement. Il procède par associations d’idées et d’anecdotes scientifiques à l’intérieur d’un parcours intime. Il passe du coq à l’âne et du lys au vers solitaire en fonction de sa sensibilité. Et de ses associations peuvent en naître d’autres dans l’esprit du spectateur, comme lorsqu’on parle de l’exclusion dans la société des cloportes, par exemple !
 
« Du coq à l’âne et du lys au vers solitaire. »
 
Comment l’homme est-il évoqué dans cette histoire de la vie ?
T. G. : Il a fallu un ensemble incroyable d’événements, cosmiques, géologiques, organiques, pour arriver jusqu’à la création de l’homme. A travers la vie d’un personnage, j’ai voulu raconter la complexité et la beauté du monde ainsi que l’inquiétude qui naît du fait d’être au monde. Nous sommes sur un grain de poussière perdu dans l’univers. Cette situation fait naître le questionnement métaphysique : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Mais en même temps, dans ce spectacle, le questionnement reste ludique et poétique et accessible à tous. Je raconte l’apparition du cosmos, du système solaire, de la terre, de la vie, de la sexualité, de l’accouplement, de la famille, de la société : voilà pour le plan du spectacle. Je n’évoque l’homme qu’à travers ses métaphores scientifiques, en parlant des cailloux, des animaux… Les escargots permettent de parler du couple, la société des cloportes africains fait vivre le propos sur la société. Et à la fin, je retourne à la source en expliquant que dans une cellule, il y a déjà une société. Cela compose comme une boucle, un cycle sur le questionnement, l’inquiétude et l’interrogation de l’être au monde.
 
Propos recueillis par Catherine Robert

La Tige, le poil et le neutrino, de et par Thierry Gibault ; collaboration artistique et mise en espace de Didier Bezace. Grand Parquet,
20bis, rue du Département,
75018 Paris. Du 14 avril au 1er mai 2011. Jeudi, vendredi et samedi à 20h ; dimanche à 18h. A partir de 10 ans. Réservations au 01 40 05 01 50. Site : www.legrandparquet.net

A propos de l'événement




A lire aussi sur La Terrasse

  • Théâtre - Agenda

Festival Mythos

Le festival Mythos continue à porter haut les [...]

  • Classique / Opéra - Agenda

Le Combat de Tancrède et Clorinde et La Danse des ingrats

Les deux œuvres de Monteverdi sont données en [...]

  • Théâtre - Agenda

Le bonheur des uns

Au travail, le « bonheur des uns » est-il [...]