Simon Rattle et le London Symphony Orchestra

Elle est l’une des quatre symphonies en un seul mouvement de Roy Harris, sur les onze qu’il composa. La Troisième est l’œuvre qui, en 1939, a consacré cet élève de Nadia Boulanger, rarement joué en France, sur la scène musicale américaine, dont John Adams est l’une des figures majeures aujourd’hui bien au-delà des frontières du Nouveau Monde. La création française de Frenzy donne, dès le titre, la mesure de la vitalité d’une pulsation marquée par l’esthétique du cartoon, à laquelle feront écho les rythmes de Gerswhin, au carrefour du swing, dans le Concerto en fa, avec le pianiste Kirill Gerstein, et deux ouvertures arrangées par Don Rose. Le deuxième concert dirigé par Simon Rattle met en regard l’un des opus majeurs du répertoire romantique, le Concerto pour violon de Brahms, sous les doigts d’Isabelle Faust, et une œuvre héritière de la grande tradition symphonique européenne, la Quatrième de Chostakovitch, vaste fresque aux dimensions mahlériennes qui cite parfois le maître austro-hongrois.

Gilles Charlassier