Retour à Calais

On connaît le théâtre documentaire réalisé par Guy Alloucherie à partir de paroles collectées auprès des habitants du bassin minier. Et ses veillées créées à partir de rencontres entre des artistes et des populations. Son engagement à Calais, lui, est resté très discret. C’est sur Facebook que Pascal Keiser, le directeur de la Manufacture, en a pris connaissance. « Magnifiques, ses textes posaient la question de la démission collective face à ce qui se passait là-bas. J’ai très vite eu l’intuition qu’il y avait quelque chose à faire sur le sujet », explique-t-il. Pour ses interventions sur place, le metteur en scène fait appel à d’autres artistes, comme l’auteure, plasticienne et performeuse Nadège Prugnard.

No Border, dans la jungle de Calais

Avec des photographies de Martine Cendre et Julie Romeuf, des textes de Guy Alloucherie lus par Lorraine de Sagazan et Mohamed El Khatib, le film Guy Alloucherie. No Border, dans la jungle de Calais documente cette expérience. Réalisé par les étudiants de l’École Supérieure d’Art d’Avignon (ESAA), ce documentaire projeté en continu ouvre un cycle de films consacrés à des artistes, que l’on pourra voir chaque année à Avignon. Le 12 juillet à 19h30 aura aussi lieu à la Manufacture intramuros une lecture du spectacle No Border de Nadège Prugnard, inspiré de son travail à Calais. Et à l’ESAA, une exposition d’œuvres du photographe Henk Wildschut donne à voir la transformation des camps en ville informelle à partir de 2015.

Anaïs Heluin