Il pourrait bien s’agir de deux loups traumatisés. De deux ogres bannis. Ou de deux mangeurs d’enfants repentis qui, après s’être isolés du monde, sont devenus végétariens.… Ce sont ces deux personnages qui se présentent à nous dans le spectacle créé par la compagnie iséroise La Plateforme Locus Solus. Ils nous racontent l’histoire du Petit Chaperon Rouge telle que l’a réinventée Joël Pommerat au début des années 2000. « Plutôt que de laisser libre cours à leurs pulsions, [ces deux personnages] prennent la parole, expliquent Réjane Bajard et Thierry Vennesson, interprètes et co-metteurs en scène de cette proposition visant à établir une grande proximité avec le public. Leur revient alors l’histoire d’une petite fille qui s’ennuie, de sa maman débordée, de sa grand-mère malade qu’elle aime tant, de sa rencontre extraordinaire et tout de même effrayante avec un loup qui parle. »
Un tourbillon incontrôlable
« Avec leurs moyens de bric et de broc, poursuivent-ils, ces deux-là se mettent à jouer Le Petit Chaperon Rouge et à fabriquer leur théâtre. Cette évocation les entraîne dans un tourbillon incontrôlable. » Au sein d’un dispositif de bois brut semblant construit à partir des éléments d’une vieille cabane (la scénographie est du plasticien Philippe Sommerhalter), les deux narrateurs tour à tour évoquent et incarnent les protagonistes du conte. Ici, l’adresse théâtrale est directe, le monstrueux côtoie le burlesque, la représentation est ponctuée d’échanges entre le plateau et la salle. Convoquant les figures du bouffon et du clown, le spectacle de La Plateforme Locus Solus cherche à nous faire un peu peur, un peu rire, et à nous parler d’amour.
Manuel Piolat Soleymat
à 13h50. Relâche les 12, 19 et 26 juillet. Tél. : 04 84 51 09 11.
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