Quatuor Diotima

Aborder d’un seul mouvement les six quatuors de Béla Bartók, c’est se plonger dans l’un des plus fascinants laboratoires d’écriture musicale du 20^e siècle. On y voit le compositeur transformer, élargir, complexifier peu à peu le double héritage de la culture musicale savante (un romantisme encore fortement teinté de debussysme dans le Quatuor n° 1 de 1909) et des traditions populaires inlassablement recueillies par les chemins et les villages de Hongrie ou de Roumanie. Le génie rythmique et l’invention formelle (avec la coupe en deux mouvements et une récapitulation du Quatuor n° 3) réinventent chaque fois le genre en un corpus où se mêlent aux œuvres de recherche (Quatuor n° 4) des pages plus accessibles, où l’auditeur se laisse prendre au jeu des métamorphoses.

J-G. Lebrun