Proust ou les intermittences du cœur

C’est en musardant au gré d’A la recherche du temps perdu que Roland Petit composa, en 1974, Proust ou les intermittences du cœur, ballet néoclassique entré au répertoire à l’Opéra national de Paris en 2007. Plutôt qu’essayer de sertir l’œuvre tout entière en deux actes et treize tableaux, il a choisi ses motifs : les élans et les tourments du désir amoureux. « Il me semblait que des « moments » de danse pouvaient naître si, comme on pose le doigt sur un fil, on arrêtait le déroulement du récit à l’instant où les personnages se trouvent au plus intense de ce qui les liait ou les opposait, ou, tout au contraire, à l’instant où se présente ce que ces pages offraient de plus impalpable, de plus fugitif, à peine une couleur, un parfum passager, des impressions en demi-teintes. ». Construit sur des musiques de compositeurs adulés par Proust, de Beethoven à Wagner en passant par Saint-Saëns ou Debussy, ce ballet en blanc et noir, de plus en plus sombre et spectral, évoque par fragments les ardeurs et pulsions qui saisissent les corps. Sans fausse pudeur.

 

Gw. D.

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Proust ou les intermittences du cœur, ballet de Roland Petit, 11 représentations du 27 mai au 8 juin 2009, à 19h30, à l’Opéra national de Paris, Palais Garnier, place de l’Opéra, 75009 Paris. Rés. 08 92 89 90 90 (0,34 € / mn) et www.operadeparis.fr.