Présences féminines

Quelques noms ne font pas une histoire. Trop longtemps, ouvrages et programmes de concert se sont satisfaits de quelques figures souvent évoquées – plus rarement jouées –, pour rendre un peu de sa part féminine à l’art d’Euterpe. C’est peu dire que Présences féminines, le festival fondé en 2011 par la claveciniste Claire Bodin, pousse l’effort un peu plus loin. Ces quelques noms familiers – sinon vraiment connus – ont bien ici leur place : les œuvres d’Élisabeth Jacquet de La Guerre (par la claveciniste Marie van Rhijn), Nadia et Lili Boulanger (par la soprano Marion Grange, la violoniste Olivia Hughes et la pianiste Anne Le Bozec), ou encore Germaine Tailleferre y sont présentes, mais d’autres noms beaucoup plus rares viennent rappeler qu’à toutes les époques des femmes ont composé. L’une des découvertes de cette huitième édition se nomme Irène Régine Poldowski (1879-1932), fille du violoniste Henryk Wieniawski et auteure de nombreuses mélodies sur des poèmes de Verlaine. Le compositeur et chef d’orchestre David Jackson les a arrangées, ainsi que quelques autres, pour voix et trio, et les présentera le 27 mars au Pradet, précédées d’une création de Tiziana de Carolis (née en 1970), s’emparant à son tour des mots de Verlaine pour L’Heure exquise. À noter également, la venue des musiciennes bruxelloises du Quatuor Alcea (Musée de la Marine de Toulon, le 23 mars) pour un programme à travers les siècles : de la baroque Maddalena Lombardi à Iris Szeghy (née en 1956) en passant par la romantique Laura Valborg Aulin.

Jean-Guillaume Lebrun