Pour eux : pas de fleurs, pas de peluches, pas de podium, pas de baisers d’hôtesses accueillantes… Pédalant dans le sillage des leaders qu’ils ont pour mission de ravitailler, de dépanner, de mener à la victoire, les porteurs d’eau sont les forces vives, mais subalternes, des compétitions cyclistes. C’est à ces sportifs de l’ombre, ces équipiers corvéables à merci, que Denis Laujol s’intéresse dans Porteur d’eau, seul-en-scène créé en décembre dernier au Théâtre de Liège, aujourd’hui présenté au Théâtre Gilgamesh. Il le fait installé sur la selle de son vélo, pédales aux pieds et mains sur le guidon, en s’inspirant de la vie et du parcours d’un coureur belge de l’immédiat après-guerre, Florent Mathieu, mais aussi de sa propre expérience. Car avant de se tourner vers le théâtre, à l’âge de 17 ans, le comédien et auteur s’est rêvé, durant quelques années, « champion de la petite reine ».
Une échappée dans le monde du cyclisme
« Porteur d’eau trouve son origine dans un projet de Lorent Wanson, confie-t-il. [Ce spectacle] raconte l’histoire d’un cycliste borain, un de ces anonymes du peloton chargés de se sacrifier pour leur leader. Un sans-grade, un domestique, un ouvrier, qui devint en ce temps-là un véritable héros dans son village natal. Sa popularité fut encore augmentée par une malchance légendaire… » En nous replongeant dans cette époque, souvent considérée comme l’âge d’or du cyclisme moderne, Denis Laujol ne se contente pas de livrer une série d’anecdotes nostalgiques, tendres, drôles… Dans Porteur d’eau, le comédien passe du particulier à l’universel, nourrissant une réflexion sur le courage et l’héroïsme. Une réflexion sur le travail, sur l’humilité, de laquelle surgissent les figures de Lance Armstrong, Eddy Merckx… et Sancho Pancha.
Manuel Piolat Soleymat
à 21h10. Relâches les jeudis, vendredis et le 18 juillet. Tél. : 04 90 89 82 63.
Au-delà des interprétations politiques, la [...]
A travers le texte de Mike Kenny, Agnès [...]
Il y a douze ans, le tandem Sophie Borthwick [...]