Avignon - Entretien / Nathalie Fillion

Plus grand que moi

Plus grand que moi - Critique sortie Avignon / 2018 Avignon Avignon Off. Théâtre des Halles


Théâtre des Halles / texte et mes Nathalie Fillion

Vous expliquez que Plus grand que moi est né de la rencontre avec la comédienne Manon Kneusé ?

Nathalie Fillion : Absolument. Manon sortait du conservatoire et je l’ai trouvée d’une grande ampleur de jeu, à la fois très sensible et très drôle. Elle a quelque chose hors de l’époque.  Elle me fait penser à Bernadette Lafont ou Pascale Ogier, à ces filles de la Nouvelle Vague, avec leur fantaisie, leur côté nature et leur liberté. En revanche, je n’ai pas écrit pour elle parce que je ne sais pas écrire pour un acteur ou une actrice. Ce qui m’intéresse, c’est d’explorer son potentiel, de le sortir de sa zone de confort, de m’inspirer de son âme, de son corps, de son image, de son énergie. C’est ainsi qu’est né Plus grand que moi.

Que raconte Plus grand que moi ?

N.F. : C’est le portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui. Jeune parce qu’elle a la trentaine. Et femme parce qu’elle essaye d’être une femme dans ce monde, ce qui implique une quête de dignité, de liberté, une bagarre qu’elle mène avec humour. C’est un voyage imaginaire qui se déroule dans une chambre, fait d’instants, de petites touches très fantaisistes. On suit les pensées de la jeune femme, qui avancent par capillarité. La comédienne change souvent de voix. C’est pour ça que je n’appelle pas cela un monologue mais plutôt un solo.

« C’est un voyage imaginaire qui se déroule dans une chambre, fait d’instants, de petites touches très fantaisistes. »

Est-ce aussi le portrait d’une époque ?

N.F. : C’est très lié à Paris. C’est un hommage à Paris à la suite des attentats, mais aussi le produit d’une période noire avec l’arrivée de Trump au pouvoir, le FN au second tour. Pour autant, je ne sais pas parler de l’air du temps. Le personnage, dans le même sens, essaye d’échapper à l’actualité. Il repart vers des ailleurs, comme la Grèce, New-York, l’Afrique.

Pourquoi ce solo est-il « anatomique » ?

N.F. : On a pris toutes les mesures du corps de Manon, mesuré chacun de ses doigts, la distance de son nombril à ses seins, etc. C’est une remise au point organique, une mesure de soi-même face au cosmos. D’ailleurs, ce spectacle est très physique. Il tient de la performance. Verbale, parce que tout est dit dans un souffle, et physique parce que Manon est juchée sur un vélo, dans un mouvement perpétuel conjugué à un surplace, une situation que je trouve à la fois comique, touchante et tragique.

Propos recueillis par Eric Demey

A propos de l'événement


Plus grand que moi
du vendredi 6 juillet 2018 au dimanche 29 juillet 2018
Avignon Off. Théâtre des Halles
rue du Roi René, Avignon

à 17h. Relâche les 9, 16 et 23. Tel : 04 32 76 24 51.


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