Le phénix est-il cette viole de gambe, qui renaît de ses cendres après avoir été remisé pendant des siècles ? Le renouveau de la musique baroque l’a redéposée sur le devant de la scène, et la voilà qui prend une autre direction sur le plateau de Mourad Merzouki, également baigné des musiques du multi-instrumentiste électro Arandel, profondément inspiré par Bach. Le chorégraphe est très friand de la rencontre entre la musique et la danse, surtout lorsqu’elle s’effectue en live devant les spectateurs. Tout récemment, les Quatre Saisons de Vivaldi ont été le théâtre d’une nouvelle collaboration, après l’étonnant Folia où déjà le baroque et Vivaldi faisaient virevolter les corps.
Musique et danse engagés dans le même mouvement
Phénix est une forme plus ramassée créée en 2022 autour d’une musicienne soliste, qu’accompagnent deux danseurs et deux danseuses. Solidement installée sur une sorte de coffre à roulettes, elle-même se déplace avec son instrument au fur et à mesure que la danse transforme l’espace. Solos, duos élégants, quatuor, la chorégraphie se compose au fil des rencontres où chacun semble vouloir croiser son univers avec celui de l’autre. Si la forme est légère, dans une volonté d’intimité, la danse reste à l’image de la démarche de Mourad Merzouki. Très fluide, toujours virtuose, certes, mais ne nous y trompons pas : le hip hop n’est pas le sujet. Tout en spirales et en rotations, les mouvements en ont largement fini avec le vocabulaire strictement hip hop. La fusion des langages, entre le contemporain et l’urbain, ou entre la musique et la danse, est la dynamique qui inspire le spectacle et engage les artistes dans une énergie déferlante.
Nathalie Yokel
à 20h20, relâches les 10, 17 et 24 juillet. Tél. : 04 84 51 26 00.
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