« J’ai eu envie de questionner l’idée de séparation entre les gens autant que l’absurdité de la doxa, en utilisant une langue très écrite alors que mon travail adopte souvent une langue orale. En général, les gamins comprennent ce que j’écris parce qu’on a des circuits en commun. Les intellos et les gens de théâtre peinent davantage. Ces derniers sont dans un monde d’échanges, de spectacles qui sont des redites et qui ne questionnent pas la langue. Pour mes derniers spectacles, j’ai bénéficié d’une presse généreuse, j’ai un public qui me suit, mais j’ai l’impression que je dois toujours faire mes preuves. Je devais jouer au 104 mais le lieu n’avait pas d’espace à nous proposer. A Vitry, je ne pourrai pas faire rentrer ma scénographie parce que le plateau est trop petit. Ce n’est pas grave, je créerai avec ces contraintes, mais ça fait 15 ans que mon histoire est ainsi ! C’est fatigant, mais c’est comme ça. Chaque groupe établi, tels les institutionnels du théâtre, promène sa bêtise, fige le réel au lieu d’en faire un devenir.
Autour de l’état amoureux
Petits contes d’amour et d’obscurité explore l’état amoureux. Dans le premier conte, Jérôme est un enfant bourgeois qui possède une voiture transformable. Léonard, lui, a un monde intérieur si puissant que tout ce qu’il désire, il le fait apparaître. Mais il voudrait posséder cette voiture transformable pour quitter la Nichée, une école un peu magique où l’on rencontre également Agnès qui montre sa culotte à tout le monde, sauf à Jérôme. Cette voiture transformable, c’est une métaphore de l’écriture, et avec Jérôme, tout le monde est très cruel. Dans le second conte, une femme va au royaume des morts pour retrouver son ancien amoureux. C’est inspiré d’une vieille dame de mon quartier de jeunesse à Bagneux. Au Royaume des morts, elle revisite sa vie, sa jeunesse, quand elle était Brigitte Bardot, avec une conscience qui dédouble tout. »
Propos recueillis par Eric Demey
relâche samedi et dimanche. Tel. : 01 46 81 75 50.
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