Paradis Lapsus

Entre Micro, spectacle présenté en 2010 au Festival d’Avignon, et Paradis Lapsus, un point commun : la bande de musiciens Micro Réalité, dont Pierre Rigal fait lui-même partie. Les univers sont pourtant en totale contradiction : Micro était aussi sombre et mystérieux qu’est aujourd’hui lumineux et sans équivoque Paradis Lapsus ! Il règne une atmosphère de comédie musicale dans ce spectacle, où les chansons accompagnent une histoire d’amour naissante entre un jeune homme et une jeune fille. Pierre Rigal a construit son histoire sur notre incapacité à se dire les choses, et sur la perte de nos mots et de notre voix aux moments mêmes où il est question d’amour.

Une histoire de mots et d’amour

C’est une belle histoire à effets de miroir pour les enfants et les jeunes adolescents qui regardent : on y trouve les hésitations et les errements de la jeunesse, la difficulté à assumer ses désirs, les vexations que l’on est capable d’infliger à l’être aimé, nos façons de nous cacher à nous-mêmes… Tout ça en chansons et dans un dialogue surréaliste tout en playback et en jeux de mots que les danseurs interprètent sans cacher leur plaisir. Dommage que la danse soit reléguée à un hip hop illustratif, où l’aspect mime et poupée mécanique pourrait vite verser dans le superficiel.

Nathalie Yokel