Pandax, par le Cirque la compagnie

Outre le changement radical qu’impose cette structure pour une compagnie, il faut noter l’incroyable architecture de ce nouveau chapiteau. Point de mat central ou de piliers autour de la piste, le public peut profiter du spectacle sans gêne aucune, où que l’on soit placé. Et voilà les acrobates abordant un thème bien peu traité au cirque : celui du deuil. Cinq frères qui reviennent de la crémation de leur père, c’est tout le sujet du spectacle, qu’ils abordent avec humour, énergie, sympathie, folie, et un brin de nostalgie. Ce père mort à qui ils rendent hommage, c’est aussi le cirque classique dont le cirque contemporain est l’héritier. D’où leur choix du chapiteau, expliquent-ils : « La place de la tradition circassienne est importante pour le Cirque la compagnie. Le chapiteau représente une partie de l’histoire du cirque et reste un élément très représentatif de cet art. » Les idées grouillent sur la piste pour présenter un spectacle contemporain à la saveur d’autrefois, pour lier une esthétique paupériste à une histoire loufoque et moderne.

Road trip festif

Toujours aussi drôles sur leur bascule que dans leur précédent spectacle, les cinq fondateurs du Cirque la compagnie continuent donc de montrer l’étendue de leurs capacités acrobatiques. Cette fois, ils sont accompagnés de trois musiciennes et chanteuses, qui participent à la couleur un peu nostalgique au milieu de ce débordement d’énergie. En assistant aux premières de ce spectacle, on a vu s’additionner à la fébrilité de la nouveauté l’impatience de pouvoir enfin rejouer. Un cocktail explosif, un peu dangereux pour les artistes, mais festif et entrainant pour le public, ébloui par les mille idées qui se croisent dans chaque scène. Fiat Panda sur la piste, gags avec l’urne funéraire ou à moto, ballet de boules de pétanque, interludes à la manière d’une comédie musicale, personnages clownesques … Tout est là pour nous surprendre, nous enchanter et nous embarquer dans leur road trip initiatique. Tout, et peut-être un peu trop ? On leur reprocherait presque d’avoir eu trop d’idées brillantes pour pouvoir toutes les exploiter à leur mesure. Mais peut-on vraiment reprocher à des artistes d’être si généreux en piste ?

Léa de Truchis de Varennes