L’amour et la souffrance, la perte et le don de soi : en 1975, la jeune chorégraphe Pina Bausch se confrontait à l’opéra de Gluck et au mythe d’Orphée, ce musicien de génie qui descendit aux enfers pour rechercher son épouse Eurydice. Un mythe dont elle choisit de donner la version malheureuse (Gluck écrivit aussi un dénouement heureux) : il s’agit manifestement pour la chorégraphe de questionner la fragilité, en faisant face à la disparition et à la chute – précisément, peut-être, pour trouver la force qui fait vivre au présent chaque moment de l’existence, dans son intensité. C’est cette alliance profonde de précarité et d’enracinement qui transparaît dans cette chorégraphie, qui n’a rien perdu de son pouvoir d’évocation : dans une scénographie épurée, les corps, à la fois dignes et totalement engagés dans le mouvement, nous entraînent dans des passions qui repoussent les limites du possible.
Marie Chavanieux
du 3 au 21 mai 2014, à 19H30. Tél. 08 92 89 90 90.
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