On donne de la voix de Gwenaël Morin

Certains se souviennent peut-être du Théâtre permanent institué par le metteur en scène aux laboratoires d’Aubervilliers en 2009. L’idée était de faire tout le temps du théâtre, de répéter, jouer et transmettre en continu sur une scène ouverte. C’est le même esprit qui soufflera aux Métallos tout ce mois d’octobre. Spectacles, débats, lectures, nuits blanches et théâtre à l’aube, Gwenaël Morin et sa troupe font feu de tout bois autour de tragédies grecques et raciniennes. Des acteurs, des tréteaux, peu de décors et des rôles tirés au sort. La magie du théâtre de Gwenaël Morin résidera encore une fois dans son énergie, son inventivité et le désir contagieux qu’il véhicule.

Le théâtre comme outil de la démocratie

Avec sa troupe de comédiens, le metteur en scène propose chaque mardi, mercredi et jeudi de découvrir Andromaque à l’infini d’après la pièce de Racine, et à la suite l’une des trois pièces de Sophocle (Antigone, Ajax et Héraklès) traduites par Irène Bonnaud et regroupées sous le titre Uneo uplusi eurstragé dies. Chaque samedi du mois à partir de 7h, c’est ce triptyque qui se déploiera gratuitement de l’aube à midi sur les pentes du Parc de Belleville. La troupe montera et représentera également Les Exilées d’Eschyle avec des habitantes du quartier. La nuit du vendredi, on lira La naissance de la tragédie de Nietzsche. Le midi se dérouleront de mini débats. Des lectures communes sont également sont au programme, des rencontres avec notamment De la démocratie en pandémie de Barbara Stiegler. Au total, il s’agit bien, comme le précise Gwenaël Morin, de tenter de refaire du théâtre l’outil et le lieu pour (ré)inventer la démocratie.

Eric Demey