« En 2013, écrit Catherine Benhamou, pour la première fois on m’a proposé de faire du théâtre dans une grande entreprise. On était en pleine crise et il s’agissait pour les dirigeants de cette entreprise de transformer les habitudes managériales pour faire face à l’incertitude. » Le licenciement planait ; au bout d’un semestre, le couperet est tombé. De cette expérience, elle a fait une pièce mise en scène par Ghislaine Beaudout et interprétée par Renaud Danner, Violaine Fumeau, Adèle Jayle et Adrien Michaux. Le néocapitalisme, comme le remarquent Boltanski et Chiapello, a transformé les travailleurs en acteurs adaptables, flexibles, polyvalents et autonomes : rien de mieux, donc, que le théâtre, pour préparer les salariés à être « remerciés » et « débarqués », euphémismes cyniques…
Réduire les coups, briser les cous
Nina, la comédienne imaginée par Catherine Benhamou, est donc complice malgré elle des licenciements auxquels les ateliers qu’elle anime sont supposés préparer les salariés. Le projet est simple : faire partir les employés sans avoir à les mettre à la porte avec fracas. « La pièce, construite comme un véritable engrenage, joue sur la mise en relation de deux univers, le théâtre et l’entreprise : théâtralisation de l’entreprise et commercialisation du théâtre. », dit Ghislaine Beaudout, qui use des ressorts de la scénographie et de l’environnement sonore pour installer le piège mortel dans lequel sont enfermés les victimes de cette manipulation perverse et glaçante.
Catherine Robert
à 20h sauf le 9 avril à 19h30 (représentation suivie d’une rencontre avec la sociologue Danièle Linhart et Catherine Benhamou). Relâche le dimanche et le lundi 18 avril. Tél. : 01 46 28 80 94.
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