« Merteuil est seule, elle rêve. L’image de Valmont l’habite, le désir palpite encore. Et la mort rôde, elle qui, selon Georges Bataille, rejette l’homme dans l’animalité. C’est dans la mise à mort qu’elle, qu’ils parviendront à l’apogée du désir. » Cynisme, férocité, dialectique de l’amour et de la haine, perversion des esprits et déflagration des corps, coups pour caresses et morsures pour baisers : David Arribe joue tous les personnages de cette tauromachie des affects, les ombres familières de Genet et d’Artaud veillant en coulisse sur ce théâtre de la cruauté. Chez Müller, les deux vieux libertins à la duplicité scabreuse se déchirent et s’entredévorent en jouant tour à tour leurs propres rôles et ceux de leurs victimes dans le bunker psychotique de la perversion amoureuse.
L’art dramatique des bêtes féroces
Chez Matignon, en parfait héautontimorouménos, Merteuil est l’ultime bourreau et donc la dernière victime. « Frisson des identités mouvantes, obsession de la jouissance, angoisse de la mort, et parfois l’écho d’un rire salvateur qui est celui d’une liberté qui s’affiche sans pudeur et sans masque à une époque trop souvent marquée par un moralisme exacerbé. » dit Jean-François Matignon, qui rend, avec cette pièce, l’art théâtral à sa fonction première : « exposer en pleine lumière, de la manière la plus crue, le théâtre des opérations de nos tourments intimes et collectifs ».
Catherine Robert
à 19h30. Tél. : 04 90 82 20 47. Durée : 55 min.
Pour tout public à partir de 12 ans, Sales [...]
Directrice de l’Atelier de Paris / CDCN, Anne [...]
Passionné par l’approche de Manuel Antonio [...]