Avec son pedigree de chef lyrique, on pouvait s’attendre à ce qu’Enrique Mazzola tire la programmation de l’Orchestre national d’Île-de-France dans ce sens. Cela s’est vérifié et une récente version de concert de L’Occasione fa il ladro de Rossini au Théâtre des Champs-Élysées a de nouveau prouvé à quel point le chef italien d’ascendance espagnol se plaît dans les parages du bel canto. La surprise est plutôt venue de programmes qui, par petites touches, dépoussièrent le répertoire. L’orchestre auquel Jacques Mercier avait donné une personnalité forte, puis Yoel Levi une aisance dans le grand répertoire, poursuit avec Enrique Mazzola sa mission de toujours : séduire, attirer à la musique le plus large public. Quelques initiatives audacieuses témoignent de la volonté du chef de comprendre le monde sonore actuel dans son ensemble : c’est le cas par exemple du travail mené avec le DJ Jeff Mills à la Salle Pleyel et au Théâtre de Rungis en décembre 2014. D’une manière plus générale, le soin avec lequel il choisit ses programmes, ses solistes et ses chefs invités sont la marque d’un directeur musical ayant à cœur de donner du rythme à sa saison. Parmi les moments forts de cette année, à la Philharmonie (l’orchestre y est associé) et dans les salles franciliennes, notons l’invitation du pianiste Jean-Efflam Bavouzet en novembre et Cédric Tiberghien en décembre (poursuivant l’intégrale des concertos de Beethoven), la résurrection d’un ballet perdu de Darius Milhaud pour piano mécanique et orchestre (en avril) et toujours une oreille attentive à la création contemporaine (création de la jeune compositrice britannique Anna Clyne en novembre, participation au festival Présences de Radio France en février).
J.-G. Lebrun
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