« Le travail d’Olivia Rosenthal est très documenté. Elle a suivi des malades, des familles de malades, et a interrogé sa propre relation à la maladie. Son texte convoque plusieurs voix : celle du malade, celle de la femme qui a été tuée et qui s’occupe de son mari, celle de sa fille, sa voix en tant qu’autrice, et une voix supérieure qui s’adresse au lecteur. Il y a aussi la voix du narrateur qui nous explique la maladie et comment le docteur Alzheimer l’a découverte. Cela permet d‘interroger l’histoire de la mémoire, la transmission, et de faire des parallèles poétiques avec le fait qu’on n’oublie ou pas ses proches quand on est malade d’Alzheimer.
À l’endroit du poème et du documentaire
Le spectacle est un vaste poème issu de ce travail documentaire. Un même acteur est traversé par toutes les voix. Il ne bouge pas, mais est percuté par un tas de médiums que sont la musique en live de Rebecca Meyer, des dialogues enregistrés, la voix de Marina Hands qui vient questionner le public, les lumières de Renaud Lagier et la vidéo de Justine Emard. Comme lui, le malade d’Alzheimer est sans arrêt trimballé, et perd les connexions à la réalité qui permettent de vivre le monde. C’est cette position du malade qu’Olivia a voulu transmettre, et on l’a mise en avant dans l’adaptation. Un des fils du spectacle est de mettre le spectateur face à lui-même et à la maladie. Surtout, le texte a un effet cathartique très fort pour tous les gens qui ont vécu, qui vivent ou ont peur de vivre ce type de situation, que ce soit à l’endroit du malade, ou à l’endroit de l’accompagnant. »
Propos recueillis par Louise Chevillard
Les mardis, mercredis et vendredi à 20h. Les jeudis à 19h. Les samedis à 16h. Tél : 01 45 45 49 77. Durée : 1h15.
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