Quelle est la part de hasard dans votre situation d’être à la fois pianiste et compositeur?
Matan Porat : J’ai toujours été pianiste et compositeur, dès le début, dès l’âge de 6 ans. Le hasard n’a jamais fait partie de l’équation ! Jeune garçon, j’écoutais beaucoup de musique orchestrale et le piano est le seul instrument qui m’a permis de créer, sans l’aide d’autres instruments, les sons qui étaient dans ma tête. Je ne peux pas choisir entre interpréter et composer, qui sont une partie essentielle de mon être. Comme j’ai beaucoup de concerts, je me réserve chaque année au moins deux mois de repos où je peux me consacrer à mes commandes.
Comment le pianiste influence t-il le compositeur ? Et réciproquement?
Matan Porat : Les deux activités s’influencent mutuellement beaucoup, même si elles ne sont pas entièrement connectées. Le fait d’être pianiste m’aide à mieux identifier les besoins de l’interprète et à me placer dans sa perspective. En tant que compositeur, j’aborde, je crois, une oeuvre en essayant de trouver son essence, peu préoccupé par des aspects parfois plus superficiels. Un programme comme les Variations sur un thème de Scarlatti est un exemple parfait de cette combinaison : l’idée vient de l’esprit d’un compositeur, mais l’exécution est bien sûr dans les mains du pianiste.
Parmi les grands pianistes/compositeurs de l’histoire de la musique, lequel vous touche le plus?
Matan Porat : Quand vous pensez à un grand pianiste et compositeur du passé, les noms de Mozart, Chopin ou Liszt viennent tout de suite à l’esprit. En fait, mon nouveau disque est plein de pièces de compositeurs qui étaient aussi pianistes : Mozart, Beethoven, Chopin, Liszt, Scriabine et aussi Bartok, Brahms et bien sûr Bach, Couperin et Scarlatti lui-même. Ce qui est intéressant, c’est de considérer qu’il y a moins de 200 ans, tout le monde faisait les deux. Il semblait alors étrange de seulement jouer ou composer. Et si vous pensez à deux grands pianistes du début du 20ème siècle, comme Artur Schnabel, qui est mon pianiste préféré, ou encore à Glenn Gould, ils étaient aussi compositeurs et fiers de l’être.
Propos recueillis par Jean Lukas.
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