Marseille Jazz des 5 continents

Marseille et le jazz, c’est une longue histoire qui débute dès les années 1920 avec le roman Banjo de Claude McKay, qui décrit la vie tumultueuse, jour laborieux et nuit fiévreuse, de la communauté noire sur les docks et dans les boîtes. Entre les lignes, la cité phocéenne y est déjà arrimée au jazz. En 2018, les mots de l’écrivain jamaïcain ne sont pas sans écho à la lecture du programme du Festival des 5 Continents. Le jazz s’y entend comme l’une des possibles caisses de résonance des autres musiques qui habitent le monde. C’est pourquoi l’on ne saurait être surpris de la présence le 25 du roi du m’balax, le Sénégalais Youssou N’Dour, avec son Super Étoile de Dakar, une machine à groover sans arrêt. Dans un autre registre, la soirée précédente devrait aussi combler ceux qui affectionnent la piste de danse avec deux classiques du funk : Fred Wesley et ses nouveaux JB’s, puis Kool and The Gang. Show.

Coltrane reconfiguré, Erik Truffaz invité

Le jazz, proprement dit, n’est bien entendu pas en reste durant ces dix jours, et ce dans une diversité d’horizons stylistiques. Parmi les moments forts que l’on peut mentionner : l’association des machines de Jeff Mills et du saxophone d’Emile Parisien, autour de la tutélaire figure de Coltrane ; le quintette Big Vicious du trompettiste Avishai Cohen ; l’inénarrable Supersonic du terrible saxophoniste Thomas de Pourquery ; une carte blanche offerte à la Coréenne Youn Sun Nah, avec notamment la présence du trompettiste Erik Truffaz… Mais s’il ne fallait retenir qu’une date, ce serait à coup sûr le 19 juillet, avec la présence du Hudson Quartet, une réunion au sommet avec Jack DeJohnette, John Medeski, Scott Colley et John Scofield. Pas moins, pas mieux !

Jacques Denis