Mahmoud et Nini de Henri Jules Julien

Comme le Renard et le Petit Prince, Mahmoud et Nini doivent s’apprivoiser et se comprendre avant de pouvoir s’aimer. L’un est égyptien à la peau cuivrée, l’autre est une quinquagénaire blonde : d’un côté l’Oriental, de l’autre l’Occidentale, avec tous les poncifs que leurs identités respectives charrient à force d’essentialisation. Il faut donc que Mahmoud et Nini apprennent à traduire ce qu’ils sont, c’est-à-dire se confrontent à l’intraduisible et affrontent « l’intégral des équivoques », selon la formule de Lacan. Maladresses, malentendus, ambiguïtés, non-dits, trop-dits… « La dissonance de la communication humaine place alors naturellement leur recherche d’entente dans le registre de la comédie », remarque Henri Jules Julien, qui orchestre avec malice et humour cette tentative de dépassement des préjugés et de théâtralisation de la différence.

Catherine Robert