Théâtre - Critique

L’Oiseau vert

L’Oiseau vert - Critique sortie Théâtre Toulouse Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées


Critique / Région Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées / de Carlo Gozzi / mes Laurent Pelly

Du dramaturge vénitien Carlo Gozzi (1720-1806), on connaît surtout L’Amour des trois oranges, pièce à partir de laquelle Sergueï Prokofiev a composé, au début du XXème siècle, l’opéra du même titre. Faisant suite à cette comédie allégorique écrite en opposition aux théâtres de Pietro Chiari et Carlo Goldoni (les deux auteurs souhaitaient réformer l’art dramatique en rompant avec la tradition de la commedia dell’arte), L’Oiseau vert (œuvre créée en 1765) nous entraîne dans un univers protubérant et protéiforme au sein duquel se côtoient rois, reines, femme enfermée sous un évier, jeune homme changé en oiseau vert, statues qui parlent, pommes qui chantent, eaux qui jouent et qui dansent… Un univers de farce, de masques et de lazzi que Laurent Pelly et Agathe Mélinand réinventent aujourd’hui en créant un spectacle monumental aux airs de cartoon opératique. Il faut dire que les innombrables péripéties de cette fable initiatique nourrie de mythes populaires n’ont rien à envier aux hyperboles surréalistes de certains films d’animation.

Une formidable machine à jouer

Partant à peu près dans tous les sens, cette pièce déraisonnable – qu’il serait vain de vouloir ici résumer – se révèle être une formidable machine à jouer, à fabriquer du rire, du fantastique, de l’illusion. L’excellente troupe réunie sur le plateau du Théâtre national de Toulouse (Pierre Aussedat, Georges Bigot, Alexandra Castellon, Thomas Condemine, Emmanuel Daumas, Nanou Garcia, Eddy Letexier, Régis Lux, Mounir Margoum, Marilú Marini, Jeanne Piponnier, Fabienne Rocaboy) s’en donne d’ailleurs à cœur joie. Il faut un groupe d’actrices et d’acteurs d’une grande liberté pour se lancer dans une telle aventure théâtrale. D’une grande liberté et d’un fort pouvoir comique. Ces interprètes talentueux, capables de faire naître la magie et le grotesque de L’Oiseau vert, Laurent Pelly les fait évoluer à l’intérieur d’images et de décors d’une beauté saisissante. Moins d’un an après la création d’un Songe d’une nuit d’été féérique**, le metteur en scène revient sur les terres du fantastique et célèbre, avec brio, les 250 ans de la pièce de Carlo Gozzi.

Manuel Piolat Soleymat

* Texte publié par L’avant-scène théâtre, n° 1379, 1er mars 2015.

** Lire critique dans La Terrasse n° 219, avril 2014.

A propos de l'événement


L’Oiseau vert
du mercredi 25 février 2015 au jeudi 25 juin 2015
Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées
1 Rue Pierre Baudis, 31000 Toulouse, France

Du 25 février au 21 mars 2015. Les mercredis et jeudis à 19h30 ; les mardis, vendredis et samedis à 20h30 ; les dimanches à 16h. Relâches les lundis et le dimanche 1er mars. Durée de la représentation : 2h20. Tél. : 05 34 45 05 05. www.tnt-cite.com


Egalement du 28 au 30 avril 2015 à la Scène nationale d'Albi, du 5 au 9 mai à la MC2 de Grenoble, du 19 au 23 mai au Théâtre national de Bretagne, du 12 au 14 juin au Printemps des Comédiens à Montpellier, du 23 au 25 juin au Théâtre de Caen.


A lire aussi sur La Terrasse

  • Jazz / Musiques - Agenda

Ernesto Tito Puentes

Une figure de la scène afro-cubaine en big band. 

Le samedi 21 mars 2015
  • Classique / Opéra - Agenda

David Fray

Le pianiste français joue Schubert et rend [...]

Le mardi 24 mars 2015
  • Danse - Agenda

Le Lac des Cygnes

La version par Noureev d’un chef-d’œuvre du [...]

Du mercredi 11 mars 2015 au 9 avril 2015