On connaît bien le travail de Dominique Pitoiset dans le domaine théâtral. Aux Gémeaux à Sceaux, le directeur du Théâtre national de Bordeaux nous avait notamment conquis avec son adaptation de La Peau de chagrin de Balzac. Mais ce metteur en scène est tout aussi à l’aise dans le répertoire lyrique, notamment baroque et classique, qu’il dépoussière avec intelligence. Après un Don Giovanni de Mozart sur le plateau de Bastille, en 1999, il a été invité par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris à monter L’Isola disabitata de Haydn. Tombé dans l’oubli, cet ouvrage est pourtant un petit joyau, d’une heure et demie. L’intrigue, signée Métastase, met en scène deux sœurs abandonnées sur une île déserte, attendant d’être secourues, un mélange habile entre Robinson Crusoé et Koh Lanta…
Richesse mélodique
Dominique Pitoiset, en collaboration avec Stephen Taylor, révèle la modernité piquante de l’intrigue, avec chemises à fleurs et tentes de camping, dans une scénographie minimale. Musicalement, cet ouvrage nous rappelle une fois de plus combien le Haydn opératique mériterait d’être mieux connu. Richesse mélodique, originalité de l’instrumentation, sans oublier une bonne dose d’humour, forment un cocktail jubilatoire. D’autant que l’opéra est ici présenté par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris, lieu de formation mais surtout véritable vivier de jeunes talents. La dernière promotion recèle d’ailleurs des voix plus que prometteuses. L’Orchestre, l’Atelier Ostinato, est lui aussi dans une démarche pré-professionnelle – on regrette toutefois que les musiciens ne jouent pas ici sur instruments d’époque. A noter que le chef, Inaki Encina Oyon, est un ancien de l’Atelier lyrique, où il a travaillé comme pianiste chef de chant.
A. Pecqueur
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