L’Hiver de la cigale

Polar minimaliste au suspense captivant, la pièce de Pietro Pizzuti confronte deux femmes (interprétée par Elsa Bosc et Maria Cristina Mastrangeli), que tout semble opposer. L’une (Laura Welter) est en prison et accusée de meurtre. L’autre (Nathalie Franchi) vient la visiter au parloir pour préparer sa défense. Filles du bourreau et du martyr d’une dictature, les deux héroïnes sont prises dans les rets de l’impossible transmission paternelle. Leurs places respectives ne sont pas celles qu’on pourrait attendre, et leur dialogue tente d’élucider la question de la recevabilité morale du crime politique. La confrontation se cristallise au moment de l’écoute de la voix du dictateur assassiné (occasion de retrouver celle d’Armand Gatti, à la mémoire duquel le spectacle est dédié). Par ailleurs, la pièce participe aussi à élucider les mécanismes du fanatisme et de la folie terroriste.

Catherine Robert