Les Soliloques du pauvre de Jehan-Rictus, mis en scène par Michel Bruzat

A fleur de terre, fleur de peau et fleur de pavé, la langue de Jehan-Rictus est d’un lyrisme encanaillé. Empruntant au parler populaire et à l’argot parisien ses trouvailles les plus savoureuses, faisant resurgir entre les mots des marlous et des gagneuses des expressions du patois du Nord, le poète ose les comparaisons les plus audacieuses et les rencontres les plus intempestives pour dire le sort des filles de peu et des hommes de rien que la société ignore et méprise. Accompagné par Sébastien Debard au piano et à l’accordéon, Pierre-Yves Le Louarn ne joue pas à être Rictus mais le devient, comme l’y incite le metteur en scène Michel Bruzat, avec le désir d’« essayer de dire quelque chose sur et pour ceux qui sont ou ont été privés de parole ». La parole est aux gueux : ouvrons les oreilles !

Catherine Robert