Les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis

Sous le signe de l’Elégie, de Wagner à Rilke, Dubois a pu approfondir avec les danseurs du Ballet de Marseille son désir d’une énergie brute, voire brutale, en mettant toujours plus avant l’expressivité seule et entière du corps. Ici, l’homme et la femme surgissent d’une communauté de l’ombre, baladés et balayés par des puissances occultes. Parmi les créations présentées lors de cette édition, on retiendra également le nouveau projet de Frank Micheletti, Your Ghost is not enough. Question fulgurances, la pièce se pose là. Les danseurs Idio Chichava (un complice du chorégraphe) et Sara Tan (nouvelle venue) creusent une relation duelle, pour faire apparaître des fantômes que seule la danse peut révéler.

Vingt-six compagnies invitées

Daniel Linehan livre aussi sa nouvelle pièce. Celle-ci tord le principe du karaoké, en convoquant des textes allant de Platon à Freud, en passant par Cervantes ou Kafka. Sept danseurs s’en font l’écho, jouant d’une partition chorégraphique abstraite et d’un mode de récitation du texte allant jusqu’au décalage et à l’absurde. Ula Sickle, en chorégraphe européenne et globe-trotteuse, poursuit la démarche qui l’avait déjà conduite à plusieurs reprises en République Démocratique du Congo. Kinshasa Electric est une pièce pour trois danseurs et un DJ, qui explorent la musique et la danse populaires issues des pratiques festives locales.

Nathalie Yokel