Les 4 Barbu(e)s : Le pari d’en rire, mis en scène par Jean-Jacques Minazio

Exit le récital hommage. « Nous nous étions tellement approprié leur répertoire que nous avions envie d’en faire le nôtre pour qu’il serve un propos : ce que nous avions à dire et envie de transmettre, nous femmes du XXIème siècle, en ressuscitant ce patrimoine de la chanson française qui, très loin d’être has been, intéresse au plus haut point, dans son caractère le plus irrévérencieux, les sujets d’actualité qui sont aujourd’hui les nôtres ». La Cantate des boîtes, La Pince à Linge, L’âge de raison ou Le pari d’en rire sont signés Pierre Dac, Francis Blanche et Boris Vian, passés maîtres dans l’art du pastiche fantaisiste mais pas seulement. « Tout y passe : l’amour, la haine, la destruction de la planète, la montée des extrémismes, les lobbies pharmaceutiques, la désertification des campagnes… » En prenant « le pari d’en rire », comme le note Marie-Hélène Clément en charge de la dramaturgie de ce « meeting musical tout public ».

Acidité des paroles

Jean-Jacques Minazio, homme pour qui « il est essentiel d’être direct et d’oser », metteur en scène appelé pour la première fois à collaborer avec Les 4 Barbu(e)s, dit avoir été séduit et inspiré, par « l’excellence, la créativité, le dynamisme des comédiennes-chanteuses , par le choix précis et orienté des nouveaux textes ouvrant de nouvelles perspectives pour parler à ce monde de la façon dont il nous parle, avec cynisme, et en lui renvoyant la balle en maniant l’ironie, en jouant avec la fausse naïveté mais la vraie générosité des  interprètes-personnages, en allant plus loin aussi dans la confrontation entre la beauté des voix chantées et l’acidité des paroles ». Pour cette nouvelle « pirouette » chansonnière théâtralisée, Les 4 Barbu(e)s, artistes complètes formées à l’école de l’exigence, sont accompagnées par Benjamin Laurent aux arrangements et à la direction musicale, et Olivier Debos à la direction des jeux et des chorégraphies.

Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens