Théâtre - Tribune

Le théâtre, un lieu où on regarde le monde

Le théâtre, un lieu où on regarde le monde - Critique sortie Théâtre


EDITO/FACE À LA BARBARIE

« Être à Avignon en juillet, c’est être au monde » a-t-on intitulé notre numéro dédié au Festival d’Avignon. En effet, les arts vivants se font caisse de résonance des préoccupations sociales et politiques de l’époque, écho aussi des guerres qui meurtrissent le monde et de la guerre comme constante dans l’histoire humaine. Guerre meurtrière en Ukraine toute proche, guerre dans le Haut-Karabakh où vient d’avoir lieu un exode arménien massif, et tant d’autres… Miroir des turpitudes et des beautés de l’humain, reflet du pire et du meilleur de la vie, expression de désirs et d’inquiétudes, le théâtre est ce lieu où on regarde, où ça parle, où ça questionne.

Certains événements constituent des moments paroxystiques et traumatiques par leur violence et leur ampleur. Les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui ont fauché la vie d’environ 1300 personnes, très majoritairement des civils (dont une trentaine de Français), sont l’un d’eux. Des bébés assassinés dans leur lit, des familles entières anéanties dans leur maison, des gens torturés et brûlés, des jeunes filles violées, des petits enfants et des grands-mères pris en otages… : un pogrom rappelant les ténèbres nazies. Pourquoi l’évoquer dans les colonnes de La Terrasse, un journal culturel ?

« Un effroi absolu face à de tels actes de barbarie, avant toute autre considération. »

Si la culture s’affirme comme rempart contre la barbarie, il nous faut dire notre effroi face à un tel massacre. On imagine que le partage collectif qu’implique le théâtre pousse vers une possibilité de se mettre à la place de l’autre, vers une sensibilité qui n’a pas besoin (ne devrait pas avoir besoin) de cours d’empathie pour éprouver un effroi absolu face à de tels actes de barbarie, avant toute autre considération. Dire aussi dans cette guerre qui commence l’effarante tragédie des si nombreux civils palestiniens morts sous les bombardements. Nous ne pouvons que souhaiter qu’enfin un avenir possible puisse s’offrir à eux.

Face au conflit israélo-palestinien, les mots abondent, commentent, vocifèrent, se désespèrent… Il s’agit pourtant d’espérer, et ce alors que notre pays vient à nouveau d’être frappé par un attentat islamiste au cœur d’un lycée. Créer, enseigner, c’est malgré les impuissances une forme d’espérance.

Agnès Santi

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FACE À LA BARBARIE


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