« Le Soulier de satin » version Éric Ruf relève le défi du texte de Claudel avec élégance.
Le dernier spectacle d’Éric Ruf en tant [...]
Pour le 50ème anniversaire de la disparition de Marcel Pagnol, Delphine Depardieu et Arthur Cachia adaptent son célèbre film Le Schpountz au théâtre avec la troupe du Théâtre des Criques. Un spectacle délicieux qui résonne comme un hymne au rire et à sa fonction universelle.
La pièce s’ouvre sur une vive discussion entre Irénée, garçon épicier, et son oncle pour qui il travaille. D’emblée les dialogues savoureux, l’accent chantant des protagonistes, la vie de l’épicerie et ses « anchois des tropiques » nous propulsent dans l’univers infiniment humain de Marcel Pagnol. Persuadé d’avoir un don de naissance le destinant à une grande carrière au cinéma, Irénée tombe dans le piège d’une équipe de cinéastes parisiens de passage qui, amusés par sa naïveté et son égo surdimensionnés, lui font signer un faux contrat de comédien. La farce prend une autre tournure lorsqu’il se rend à Paris contrat en mains, hermétique aux avertissements de ses proches. Le jeu des six comédiens – Axel Blind, Arthur Cachia, Patrick Chayriguès, Simon Gabillet, Milena Marinelli et Jean-Benoît Souilh – est impeccable. Ce sont eux qui portent l’œuvre de Pagnol, tendre, cruelle parfois, drôle surtout. « Tu n’es pas bon à rien, tu es mauvais à tout ! », assène l’oncle, hilarant, incarné par Axel Blind. Soulignons la chaleur du jeu d’Arthur Cachia, exceptionnel en Schpountz, qui nous amuse autant qu’il nous touche, et nous transporte de bout en bout.
Éloge du rire
Le texte traite du positionnement de l’acteur et souligne les travers d’un monde du cinéma prétentieux et méprisant. Surtout, il constitue un véritable hommage au rire et à la comédie. « Quand on fait rire sur la scène ou sur l’écran, on ne s’abaisse pas, bien au contraire. (…) Le rire n’est pas une espèce de convulsion absurde et vulgaire mais une chose humaine que Dieu a peut-être donnée aux hommes pour les consoler d’êtres intelligents ». Cette réplique renferme à elle seule tout le propos de l’œuvre de Pagnol qui ouvre une réflexion profonde sur le comique et sa fonction sociétale. Faire rire ceux qui rentrent des champs, qui reviennent de l’usine, qui sortent des bureaux. Mais aussi tous ceux qui ont perdu leur mère, qui la perdront un jour, qui mourront eux-mêmes. Tous, finalement. Le Schpountz met en lumière la dimension universelle du rire et sa nécessité vitale. Un petit bijou, à voir absolument.
Hanna Abitbol
relâche les 9, 16, 18, 23 juillet.
Durée : 1h30
Tél : 04 90 22 48 43
Le dernier spectacle d’Éric Ruf en tant [...]
Spectacle soutenu par la région [...]
Ce n’est pas souvent, au cirque, qu’un duo [...]