Le Projet Ennui

Le projet des membres de la Compagnie Le Cabinet de Curiosités est pour le moins décalé : tabler sur notre propension à l’ennui pour créer avec nous une forme de complicité. « Nous savons ce que tu vis, proclament-ils à un spectateur imaginaire susceptible d’assister au Projet Ennui. Nous le comprenons car nous vivons la même chose. (…) Pour faire passer le temps malgré tout, nous te proposons un voyage au cœur de la vacuité, du vide et de la lassitude. (…) Devant ce spectacle, tu t’ennuieras, n’en doute pas, (…) mais pour te rassurer, sache que sur la scène, nous nous ennuierons aussi. » Nous n’en saurons guère plus. Mais le deuxième degré dans lequel puise la compagnie varoise promet plus d’une surprise.   

Mettre à nus nos désarrois                                                                                                        

Fondant sa ligne artistique sur une volonté de créer déséquilibre et inconfort, le metteur en scène et comédien Guillaume Cantillon travaille, depuis 2003, à des « objets théâtraux hétéroclites et sensibles ». Des propositions qui tentent « d’approcher et de saisir le désordre, la complexité, l’absurdité, l’horreur et la beauté du monde ». Goût pour la déconstruction, mélange des théâtralités : la plongée dans l’univers de l’ennui qu’il nous propose cherche, comme ses autres projets, à « livrer [à nos] regards une humanité brute ». Cela en s’attachant à « mettre à nu nos désarrois, nos peurs, nos désirs et notre folie ».

Manuel Piolat Soleymat