Danse - Entretien

Le chorégraphe Léo Walk nous convie dans sa « Maison d’en face » avec sa compagnie La Marche bleue

Le chorégraphe Léo Walk nous convie dans sa « Maison d’en face » avec sa compagnie La Marche bleue - Critique sortie Danse Paris Théâtre du Châtelet


Théâtre du Châtelet / Chorégraphie Léo Walk

Quelle est donc cette maison dans laquelle vous invitez le public ?

Léo Walk : La première chose pour moi, c’est que c’est votre maison. Je l’ai voulu minimaliste, pour que chaque spectateur puisse en faire sa propre lecture. Je l’ai pensée lorsque j’étais confiné avec des amis, que l’on vivait entre nous, et j’ai imaginé un œil extérieur qui regarde ce qu’il se passe à l’intérieur. La moitié de cette maison est donc à découvert, il n’y a pas d’objet identifiable, nous avons tout créé pour que cela semble à la fois intemporel et familier. C’était important pour moi de laisser l’opportunité au public de partir dans son propre imaginaire.

Vous venez d’un style hybride, cette création l’est-elle aussi ?

L.W : Elle l’est forcément, déjà parce qu’elle rassemble un contorsionniste, un danseur électro, des contemporains, des danseurs classiques et des Bboys. C’est une rencontre assez expérimentale. J’ai créé certains tableaux de A à Z, mais je laisse tout de même la place aux danseurs, surtout dans les moments de doute. Je les laisse vivre, créer, chercher et j’accepte les moments de flottement parce que c’est un équilibre pour moi d’avoir à la fois quelque chose de structuré mais qui respire le collectif. Les steps viennent de différents styles, et les neuf tableaux sont tous très différents. J’ai également été inspiré par la composition de Flavien Berger, avec qui j’ai construit une conversation entre la danse et la musique.

« M’inspirer d’autres énergies que la danse est pour moi un second souffle. »

Votre travail artistique n’est pas exclusivement consacré à la danse, comment nourrissez-vous vos créations ?

L.W : M’inspirer d’autres énergies que la danse est pour moi un second souffle. C’est ce qui me nourrit le plus. J’ai notamment un rapport important à la photo, à l’image. Je me projette beaucoup dans l’espace. Tout cela nourrit une sensibilité, un œil. Cela représente énormément de travail, beaucoup de temps consacré à autre chose que la technique. Au final, je me vois comme un « créateur de mood », je rentre dans une énergie, cela passe par la musique que j’écoute, la manière dont je m’habille, les lieux que je fréquente… Cette énergie, je veux la ressentir, la transpirer, je veux qu’elle s’inscrive dans le temps. C’est ainsi que je pense mes créations. C’est une question de sensation. Je veux que tout soit vrai.

Entretien réalisé par Louise Chevillard

A propos de l'événement


« Maison d’en face »
du lundi 3 avril 2023 au jeudi 13 avril 2023
Théâtre du Châtelet
1 place du Châtelet, 75001 Paris

Les 3, 6, 12 et 13 avril 2023 à 20h. Tel : 01 40 28 28 40. Durée : 1h.


Egalement le 27 avril à Lausanne (Théâtre de Beaulieu), le 2 mai à Marseille (Le Silo), le 3 mai à Caluire (Le Radiant Bellevue) et le 24 novembre (salle Pleyel).


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