Danse - Critique

Le Ballet de l’Opéra de Paris rend un attrayant hommage au chorégraphe Maurice Béjart

Le Ballet de l’Opéra de Paris rend un attrayant hommage au chorégraphe Maurice Béjart - Critique sortie Danse Paris Opéra Bastille


Chor. Maurice Béjart

Maurice Béjart aura été pour le Ballet de l’Opéra de Paris un proche compagnon de route puisque, s’il en a refusé la direction, il lui a offert neuf créations et quatorze entrées au répertoire. Dans une soirée qui lui est totalement dédiée, l’institution lui rend hommage en reprenant trois pièces emblématiques de cette histoire commune. L’Oiseau de feu d’abord, créé en 1970 dans la maison, transporte la partition de Stravinsky dans une Russie révolutionnaire. Vêtus de costumes sombres, huit Partisans entourent un Oiseau de feu rougeoyant qu’Antoine Kirscher rend juvénile, frêle et gracieux. Ses poignets comme ses coudes se cassent avec finesse tandis qu’il bondit haut et que ses jambes tricotent avec dextérité. Rejoint par un Florimond Lorieux impeccable dans le rôle du Phénix et menant une nuée d’oiseaux, il revient à la vie dans un envol final et triomphal. « Le poète comme le révolutionnaire est un oiseau de feu. Son message survit immortel, indestructible » déclarait Maurice Béjart.

Le mythique Boléro en guise de final

Puis c’est le plus intime et sombre Chant du compagnon errant inspiré de lieder de Mahler qui nous est présenté. Dans ce duo subtil au vocabulaire très classique qui fut la dernière chorégraphie que Noureev dansa sur la scène du Palais Garnier, un jeune homme en proie à la solitude lutte contre lui-même, passant de l’allégresse au désespoir. Remplaçant Hugo Marchand blessé au pied levé, Audric Bezard interprète un Compagnon tout en finesse, que son mentor, Florent Melac à la présence forte et tranquille, guide et mène vers l’acceptation d’une mort inéluctable. Enfin, la soirée se clôt avec le mythique Boléro, entré au répertoire de l’Opéra en 1970 et immortalisé sur pellicule par Jorge Donn dans Les Uns et les Autres de Claude Lelouch. Juchée sur une immense table rouge qu’entourent seize danseurs torses nus, Dorothée Gilbert, magnifique étoile à la technique irréprochable, répond aux pulsations de Ravel d’abord avec une délicatesse enjôleuse puis avec une puissance incontestée.

Delphine Baffour

A propos de l'événement


Hommage à Maurice Béjart
du mardi 25 avril 2023 au dimanche 28 mai 2023
Opéra Bastille
Place de la Bastille, 75012 Paris

Jusqu’au 27 mai à 20h, les 21 et 28 mai à 16h. Tél. 08 92 89 90 90. www.operadeparis.fr. Durée : 1h45 avec 2 entractes.


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