Label Danse #3, temps fort du Ballet du Nord

En deux jours, le Ballet du Nord nous réserve un programme dense, qui fait la part belle à la création chorégraphique émergente. Les propositions autour des engagements féministes y ont une place de choix, en témoigne le solo Dentelle dans la matrice de la compagnie Hej Hej Tak Alexis Hédouin, qui incarne l’empreinte de la douleur de l’endométriose sur le corps, qui enferme la danseuse dans un cycle sans fin. Il y a aussi Amazones de Marinette Dozeville, qui poursuit sa recherche sur le corps libertaire en reprenant le fameux mythe de ce groupe de femmes guerrières. Inspirée librement de Guerrillères de Monique Wittig, utopie féministe qui sonne comme une litanie, elle fait surgir une fougue militante entre fureur et douceur, où émane la tendresse d’être ensemble.

Engagement féministe

Quant à Alexandre Blondel de la Cie Carna, il donne la parole à quatre femmes âgées issues de milieux populaires dans Des femmes respectables. Quatre danseuses sur le plateau viennent à travers leurs corps incarner ces récits souvent minorisés, leur redonnant toute leur puissance politique. D’autres, moins politiques, dévoilent des paysages attrayants comme Between de Sylvain Groud, qui fait dialoguer la danse avec d’autres médiums, pour créer une œuvre éphémère qui se construit sous les yeux du public. Et la danse de Marion Sage dans Grand tétras, fondée sur les photographies de Jean Weidt, qui était danseur et jardinier, se lance dans une quête des gestes oubliés. Un joli programme, aussi très poétique.

Belinda Mathieu