La Peur

« Si j’ai eu envie d’adapter et de mettre en scène un nouveau texte de Stefan Zweig, c’est parce que j’aime le style littéraire de cet écrivain. Il excelle dans la description des tourments émotionnels. Il capte, avec une subtilité et une finesse remarquables, les fragilités des hommes et des femmes. Tel un psychologue, il décrypte et invente les comportements de ses personnages avec une justesse extrêmement réaliste. J’aime ses histoires qui, théâtralement, sont d’une grande intensité dramatique. Et pour en venir à La Peur, ce qui m’intéresse particulièrement dans cette nouvelle, c’est le regard qui est porté sur la relation de couple.

L’univers du cinéma des années 1950

Irène et Fritz sont mariés. Ils forment un couple qui s’aime mais qui se perd, malgré des tentatives multiples de dialogues. Un couple qui, en dépit des années, ne se comprend plus. Stefan Zweig met en exergue une situation qui dérape et dont le contrôle devient impossible. Pour ma mise en scène, je me suis inspirée des films d’Hitchcock, des années 1950, de l’univers du cinéma. Je place le spectateur dans une position de voyeur, comme s’il regardait à travers une fenêtre. Je joue sur ce que l’on peut voir ou non, entendre ou non, sur des odeurs, sur des impressions de zoom. Cela, en faisant en sorte que le décor accompagne ce qui se vit dans le spectacle. »

Manuel Piolat Soleymat